Les premières traces d'une occupation humaine du site de Lezennes remontent au IVème siècle avant notre ère.
Il s'agit d'un four de potier. Au Ier siècle avant J.C., les Romains envahissent la Gaule. Ils construisent de grands ensembles agricoles, les villages. L'extraction de craie du sous-sol Lezennois débute, pierres de construction pour les villages et craie pour l'amendement des sols.
Au VIème siècle de notre ère, Lezennes est frappé par une épidémie de peste, les survivants décident d'abandonner le village situé alors dans la plaine du Hellu et s'établissent sur le site actuel.
En 1136, le nom de Lezennes paraît pour la première fois sur un document (un cartulaire : sorte d'inventaire de domaine). Au XIIème siècle, l'église Saint Éloi est construite.
De cette église de style roman, il ne reste qu'une fenêtre aveugle à abside. En 1296, Philippe IV le Bel conquiert la Flandre. En 1321, son fils Philippe V le Long reçoit la juridiction sur la ville de Tournai de l'évêque, en échange des droits de haute, moyenne et basse justice sur plusieurs terres et seigneuries, dont Lezennes. Vers 1504, débute la construction du clocher de l'église Saint Éloi.
Au XVIème siècle apparaît le protestantisme, la Réforme progresse en Flandre. Ce nouveau courant religieux provoque les guerres de religion. En 1566, les Flamands protestants appelés « Hurlus » auraient préparé leur attaque sur Lille, cachés dans les carrières de Lezennes. Cette entreprise fut un échec en partie grâce à la mythique Jeanne Maillotte. De 1658 à 1667, Louis XIV, en guerre avec l'Espagne, envoie ses troupes conquérir la Flandre. Au fil des campagnes, la région est traversée plusieurs fois par les troupes.
Lezennes est pillé à plusieurs reprises. Lille prise, le roi ordonne à Vauban la construction d'une citadelle « imprenable ». Celui-ci met Lezennes à contribution à raison de 2000 parpaings de craie par jour. En 1709, Lille sera assiégée et reprise par les armées autrichiennes, anglaises et hollandaises coalisées contre la France. Le traité d'Utrecht, signé en 1713, définit une nouvelle frontière, laissant Lille à la France et replaçant Tournai sous domination autrichienne.
Lezennes, dépendant toujours de l'évêché de Tournai, devient enclave autrichienne en terre française. C'est en 1769, par le traité des Limites, que Lezennes est définitivement rattaché à la France. Le village change de blason et se dote de celui toujours en usage aujourd'hui.
En 1789, début de la révolution Française, les monarchies européennes supportent mal la contagion des idéaux républicains dans leurs pays ; en 1791, c'est la guerre. Lille est assiégée mais résiste. L'armée Française délivre la ville lors de la bataille de Tourcoing. Pendant la bataille, elle se replie pour se reformer sur ce que l'on appelle aujourd'hui la plaine du Camp Français.
Pendant la terreur, les dirigeants républicains décident de déchristianiser les populations, les biens de l'Église sont vendus. Celle de Lezennes l'est pour 88.000 livres et est démantelée. Seul le clocher, considéré comme utile, est conservé. Les carrières sont utilisées comme refuges pour les prêtres réfractaires et des messes y sont célébrées. C'est à partir de cette époque que l'exploitation des carrières est progressivement abandonnée. Des Lezennois profitent de cet espace souterrain pour y planter « la barbe de capucin », d'autres s'en servent pour cultiver les champignons.
En 1843, le conseil municipal décide la reconstruction de l'église, elle sera bénie en 1845. 1854, un complot contre Napoléon III est découvert, les conjurés se dissimulent dans les carrières mais sont obligés pour la plupart de se rendre à la police. Sur les huit accusés, quatre sont Lezennois.
Les carrières servent encore en deux occasions de refuge aux Lezennois, pendant les deux guerres mondiales.
A l'arrivée des Allemands en 1914, la population s'y terre par peur des exactions que ceux-ci pourraient commettre. Plus tard pendant les quatre années d'occupation, des armes promises à la réquisition y seront soustraites à l'ennemi. Pendant la seconde guerre mondiale, c'est pendant les bombardements alliés que la population y descendra par exemple en janvier 1943 où il faudra déplorer des morts et des blessés . Pendant le bombardement du 6 juin 1944 sur le dépôt de munitions de Fives, on estime que 80 % de la population du village y a trouvé refuge.
Le XXème siècle est aussi une période de grande évolution, la population du village, suivant une évolution entamée au siècle précédent, se compose désormais de plus d'ouvriers que de paysans. La ville s'étend de plus en plus et, après la création de Villeneuve d'Ascq, Lezennes, tout en gardant son statut de village, se retrouve enclavé dans un milieu essentiellement urbain. Cette transformation est renforcée par l'implantation d'une (très) grande zone commerciale, qui draine à elle de nombreuses entreprises.
C'est toute cette histoire, particulière et riche qui a forgé le village d'aujourd'hui. Village urbain, collectivité à taille humaine, mais aussi pôle attractif pour de nombreuses entreprises, et cité très active contrairement à ce qu'évoque le vocable du village. Lezennes peut s'enorgueillir d'un statut qui permet la conjonction d'un cadre de vie agréable, d'une situation géographique intéressante et d'une situation économique florissante.
La célébrité de Lezennes, c’est la pierre qui porte son nom. Le sous-sol du village constitue le plus grand champ continu de carrières de la région et sûrement le plus anarchique.
L’exploitation de la craie commence avec nos ancêtres les Gaulois. Elle se faisait alors à ciel ouvert, par creusement de grandes fosses, l’utilisation principale de la craie extraite était l’amendement des sols.
L’exploitation souterraine est attestée par des documents dès le XVème siècle, mais les spécialistes pensent qu’elle aurait débuté au Xème.
Ce mode d’exploitation présentait divers avantages : moins grand volume de terre à déplacer, facilité d’atteinte de la craie utilisable, et surtout préservation des terres agricoles. L'extraction des blocs de craie dans les carrières de Lezennes, les « blancs caillos » s'effectuait essentiellement par une exploitation en « catiches et piliers ».
Le mot catiche, qui signifie « terrier de loutre », décrit une chambre d'exploitation circulaire. Il s'agit de cavités verticales évasées à la base (en forme de bouteilles de champagne). Ces cavités étaient réunies à leur base par des galeries.
A Lezennes, il y a beaucoup de galeries mais peu de catiches. L'exploitation s'effectuait à 12-15 mètres sous la surface pour préserver les terres agricoles car les carriers étaient le plus souvent des agriculteurs qui exploitaient la pierre, en plus de leur activité principale.
Les pierres étaient destinées à la construction des édifices de la région et notamment à Lille. De nombreux monuments des environs ont été réalisés avec la pierre de Lezennes : l’église Saint Eloi de Lezennes, celle de Wasquehal, Sainte Catherine et Saint Maurice à Lille, l’hospice Comtesse, la Vieille Bourse, le Palais Rihour et la Citadelle de Lille.
Ces monuments sont si nombreux que des études ont démontré que le volume de pierre dite de Lezennes était incompatible avec celui des carrières. En fait, c’est toute la craie du Mélantois qui était rebaptisée du nom du village.
Au XIXème siècle, l’exploitation de la craie s’arrête, mais les carrières sont encore utilisées comme espace agricole. On y a fait pousser des champignons, et surtout une chicorée appelée « barbe de Capucin ».
Les carrières au fil des âges ont également eu une utilité autre qu’économique, elles ont, à maintes reprises, servi de refuge. Aux protestants flamands, les « Hurlus » qui y préparent l’attaque de Lille, repoussée selon la légende grâce à Jeanne Maillotte, aux catholiques qui y célèbrent des messes pendant la terreur, aux conjurés de 1854 qui ayant préparé un attentat raté contre Napoléon III furent presque tous arrêtés (sur huit condamnés, quatre sont Lezennois). Enfin, pendant les deux guerres mondiales, on estime que 80 % des Lezennois se réfugia dans les carrières pendant le bombardement du 6 juin 1944 contre le dépôt de munitions de Lille-Fives.
Ce dédale qui s’étale sous nos pieds a aussi eu son compte d’avides curieux qui s’y sont égarés. Charles Dickens aurait évoqué dans son journal l’histoire de M. Puy, restaurateur, qui se serait perdu trois jours dans les carrières en 1864. De nombreux jeunes depuis se seraient égarés en 1967, 1985 …
La première raison de ces descentes est la quête du fameux lac bleu. Ce lac est né d’une tentative d’exploitation de phosphate qui a échoué, laissant une excavation vite remplie par les eaux. Mais lors de la construction de la RD 146, les entrepreneurs l’ont comblé pour assurer la stabilité de la route.
Il va sans dire que toute descente dans les carrières est interdite et strictement réglementée.
Chaque année, lors des journées du patrimoine, la commune organise une descente encadrée. Cette descente est soumise au préalable à l’avis du SDICS (Syndicat Départemental de l’Inspection des Carrières Souterraines).
La rue du Ruage fut la première rue pavée de Lezennes, elle correspondait alors à la rue Faidherbe. Cette rue était empruntée par de nombreux véhicules, dont des charrettes à bras que l’on poussait, ce qui se dit en patois « ruer » d’où le nom du Ruage. A l’occasion de la construction des nouveaux lotissements, il a été décidé de faire renaître ce nom.
A proximité de l’actuelle place du Sénat, existaient des jardins ouvriers.
Quand les jardiniers faisaient « la pause » ils discutaient de choses et d’autres et refaisaient le monde. Les passants disaient d’eux qu’ils étaient aussi actifs que des sénateurs, d’où le nom des jardins et plus tard de la place.
Marque l’emplacement du plus ancien moulin de la commune, construit au XIIIème siècle (apparition dans un manuscrit de 1293) qui appartenait à l’hospice Comtesse, comme tous les moulins des environs de Lille.
Le canton du Vieux Moulin : ancien emplacement du second moulin de Lezennes, au bout de la rue Chanzy, ce moulin a été construit au XVIème siècle(nommé sur une ordonnance de Charles Quint en 1540), il aurait été détruit en 1651.
Ancien emplacement du moulin dit « le géant de Lezennes », construit en 664, il a survécu à l’ordonnance sur les moulins de Napoléon qui prescrivait de détruire tous les moulins distants de moins de soixante-dix mètres de la route, mais il fut détruit par les allemands en 1918 pendant leur retraite.
D’après certaines transcriptions manuscrites, il s’agirait des Chasses Mannées et non Chasses Marées. Cet endroit était destiné à la culture du blé, les meuniers venaient chercher sur place le grain au moyen de « mannes » (panier en osier). Un moulin existait dans ce secteur. C’était un privilège des meuniers du Moulin banal de l’Hospice Comtesse : le droit de « Chasser Mannée ».
En 1792, alors que les autrichiens assiégeaient Lille, l’armée française s’est repliée à Lezennes pour se remettre en ordre dans la plaine, entre le village et les 4 cantons, qui depuis, porte le nom de « plaine du Camp Français » d’où son nom : rue du camp français.
Au XIIème siècle, l'église Saint Éloi est construite.
De cette église de style roman, il ne reste qu'une fenêtre aveugle à abside. Vers 1504, débute la construction du clocher de l'église Saint Éloi.
En 1790 fut élu dans l'église le premier maire de Lezennes.
Il choisit de s'installer à l'étage d’une maison en briques roses, au-dessus du café "Léva".
Le bâtiment fit office de mairie jusqu'en 1921, date à laquelle il fut abandonné.
La mairie s'installa alors dans l'ancien presbytère, de l'autre côté de la place (au n°2 de la rue Chanzy).
En 1790 fut élu dans l'église le premier maire de Lezennes.
Il choisit de s'installer à l'étage d’une maison en briques roses.
Le bâtiment fit office de mairie jusqu'en 1921, date à laquelle il fut abandonné.
Depuis 2005 et une profonde rénovation, cette maison a permis d’accueillir la création d’une médiathèque municipale au service des Lezennois.
Ce monument est l’œuvre du sculpteur Deschins. La statue en fer de fonte bronzé mesure 1,90 mètres.
Le soubassement est en pierres de Soignies. La composition de la sculpture est chargée de symboles liés au profond traumatisme qu’a représenté la première guerre mondiale pour la population française.
Une Marianne, légèrement courbée, (sup)porte une victoire ailée à l’épaule et regarde avec tristesse une croix qui porte le casque d’un poilu.
Achevé en 1922, son inauguration en 1923 fut l’occasion d’une opposition complexe entre la mairie communiste et l’association des anciens combattants de Lezennes sur les valeurs respectives du pacifisme et du patriotisme.
La ferme Lefevbre était la plus importante ferme de Lezennes.
Située juste à côté de l’église, elle possédait un accès vouté en pente douce sur les carrières de Lezennes.
Elle a été complètement rénovée et modernisée pour devenir l’hôtel de ville de la commune et une maison pour les anciens.
Elle a gardé son héritage des carrières avec de nombreuses rouges barres, cette alternance de briques et de pierres de Lezennes.
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